L'activité des infirmiers libéraux est en progression continuelle. Ceci s'explique par de nombreux facteurs.
Tout d'abord, le vieillissement de la population favorise la progression de la demande de soins. De ce fait, les infirmiers vont disposer de plus d'opportunités de prestations, notamment pour le segment des pathologies des seniors.
La progression de l'hospitalisation à domicile multiplie le nombre de missions en faveur des professionnels libéraux, et notamment pour des pathologies lourdes. Ce facteur favorise également l'augmentation des honoraires des professionnels, car il concerne souvent des soins à forte valeur ajoutée.
En outre, le législateur a organisé en 2009 un transfert considérable d'actes en faveur des infirmiers. Les services des soins infirmiers à domicile contribuent également à soutenir la demande.
Au final, seuls le numerus clausus et le volume des départs à la retraite ralentissent le développement de l'activité des infirmiers libéraux.
Comment est organisé les marché des infirmiers libéraux ?
Les professionnels se regroupent de plus en plus pour faire face aux besoins techniques de certaines prestations : soins palliatifs, dialyses par exemple. Le secteur des soins infirmiers, où la demande ne cesse de croître, peut se caractériser de 2 façons.
D’une manière générale les infirmiers libéraux sont conventionnés. Leurs actes sont donc remboursés par l'Assurance maladie. Ces actes sont classés en 2 catégories.
- Les actes médicaux infirmiers sont ceux qui sont réalisés en fonction d'une ordonnance médicale. Il s'agit notamment des piqûres, des prélèvements divers, ou encore des pansements.
- Pour les actes infirmiers de soins, aucune ordonnance n'est nécessaire.
Selon le mode d'exploitation : les infirmiers libéraux se regroupent en cabinets médicaux pour mutualiser leurs compétences et les moyens, afin de rationaliser leurs activités. Ces associations de professionnels sont en constante progression.
Devenir infirmier libéral : les contraintes
Le professionnel est titulaire du Diplôme d'État d'infirmier. La formation dure 3 ans et demi et s'effectue dans une école d'infirmiers conventionnée par l'État. La loi exige également une expérience d'au moins de 2 ans en hôpital, dans les six ans qui précèdent l'installation dans le secteur libéral.
Les professionnels peuvent se spécialiser dans la plupart des domaines de la médecine : cardiologie, oncologie, etc. Cette spécialisation peut se faire par le biais d'une formation, et est sanctionnée par un Diplôme d'État. La loi prévoit aussi la validation des acquis de l'expérience professionnelle. Il est à noter que 87 % des professionnels sont des femmes.
Outre ses compétences l'infirmier libéral doit être particulièrement à l'écoute de ses patients. L'activité est très exigeante aussi bien du point de vue physique que psychologique. Le professionnel doit se montrer très méticuleux et vigilant, notamment dans le respect des normes d'hygiène.
L'infirmier qui dispose de son diplôme et de 2 au moins d'expérience dans le cadre hospitalier doit s'enregistrer à la préfecture. Pour cela il dispose d'un délai de 2 mois après son installation.
S'il souhaite exercer à son domicile, il doit en faire la demande au service de la construction et du logement de son département. Les pouvoirs publics interdisent la création de cabinets dans les régions saturées, et proposent des aides à l'installation dans celles qui manquent d'infirmiers.
Pour être conventionné, l'infirmier doit s'enregistrer à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie.
Plusieurs textes régissent les activités des infirmiers. Les pouvoirs publics cherchent à limiter l'augmentation des dépenses de santé, aussi les actes remboursables sont encadrés par un plafond depuis 1993. Ces mesures sont assorties de sanctions en cas de dépassement. Les remplacements sont également très surveillés.
Les tarifs des actes sont établis par L'Assurance maladie. Leur affichage est obligatoire.
La gestion
Le secteur n'est pas risqué, mais il nécessite un suivi rigoureux des actes, du fait notamment des exigences de l'Assurance maladie. Le professionnel doit donc suivre quantitativement les actes effectués chaque mois. Au démarrage ce suivi doit être hebdomadaire. Il doit décomposer ces actes entre ceux qui sont remboursés et ceux qui ne le sont pas. Le plafond de l'Assurance maladie est de 23 000 actes médicaux d'infirmiers, en revanche le volume d'actes non remboursés est libre. Ces derniers constituent environ 36 % des prestations réalisées.
Les tarifs de tous les actes sont fixés par l'Assurance maladie. Les infirmiers n’hésitent pas à facturer également leurs frais de déplacement dans la limite des barèmes légaux.
Les charges les plus lourdes sont celles représentées par les cotisations sociales.
Pour les cabinets situés en zones urbaines, les loyers sont souvent importants.
Même si le secteur n'est pas risqué, le professionnel devra tenir compte du fait que les actes remboursés sont plus rentables que les actes non remboursés. Dans un souci de rentabilité, il devra donc effectuer le plus d'actes possible. Il peut également se spécialiser dans un segment nécessitant des actes à haute valeur ajoutée.
Les investissements n'étant pas très élevés, le risque d'endettement est faible. Les capitaux propres nécessaires sont très faibles. En revanche, il est indispensable de constituer un fonds de roulement minimal oscillant autour de 90 jours de chiffre d’affaires, car les organismes d'assurance médicale mettent toujours un peu de temps pour effectuer les remboursements.
la valeur d'une patientèle
Dans le cadre d'une reprise, la patientèle d'une infirmière libérale peut être estimée à 35 % des honoraires annuels, à corriger de la qualité de l'emplacement, du potentiel de développement,...
Financement d'un infirmier libéral : Obtenir un crédit professionnel
Dans ce marché porteur, les professionnels qui réussissent le mieux travaillent en association dans des cabinets d'infirmiers ou dans des structures médicales.
La loi interdit les créations pures dans certaines régions définies par les textes. Une nouvelle installation n'est alors possible qu'à l'arrêt préalable de l'activité d'un autre professionnel. Ceci concerne notamment, la région Ile de France, ou la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Des aides publiques à l'installation sont offertes pour les autres régions.
Le temps pour se constituer une clientèle est relativement long. Il faut environ 3 ans pour atteindre une vitesse de croisière satisfaisante.
Afin de pouvoir mutualiser leurs moyens, de plus en plus de professionnels intègrent des structures spécifiques. Pour cette raison, la société civile de moyens est la modalité la plus utilisée.
Ce secteur ne nécessite pas d’énormes investissements, mais la possession d’un véhicule s’avère souvent très utile. Le matériel doit être renouvelé en moyenne tous les 7 ans.
Il est aussi possible de financer la reprise d'une patentièle.